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Le syndrome de l’imposteur : quesaco ?

Le « syndrome de l’imposteur », ou cet opiniâtre doute en soi quant à sa capacité d’assurer une fonction ou tout au moins de ne pas le faire de manière optimale… Un syndrome souvent mal connu, qui nous amène parfois à refuser un poste par peur de ne pas être à la hauteur des attentes, dans un perpétuel reflexe d’auto-censure. Mieux appréhendé dans les pays anglo-saxons, il semble que ce syndrome de l’imposteur soit très fréquent, avec une prévalence qui augmente avec le niveau d’études, et associé au risque de burn-out. Gaëlle Fiard, chirurgienne urologue au CHU de Grenoble, a récemment mené une enquête afin d’évaluer la prévalence de ce syndrome de l’imposteur parmi les urologues français. Un total de 450 urologues a répondu au questionnaire informatisé entre novembre 2020 et janvier 2021. Les résultats sont sans appel : « 71% des urologues sont touchés par le syndrome de l’imposteur » nous livre Gaëlle Fiard, en insistant sur le fait qu’un tiers d’entre eux présente un syndrome marqué ou intense (c’est-à-dire avec un score supérieur à 60 selon l’échelle de Clance). Les internes et assistants semblent plus touchés que les séniors, alors que la participation à des comités scientifiques semblent être un facteur protecteur. En revanche, il n’y avait pas de différence significative selon le profil d’activité publique ou privée. A la question d’une éventuelle différence en fonction du genre, Gaëlle Fiard nous répond : « Il existe une différence très significative entre les femmes et les hommes. Les femmes sont effectivement plus fréquemment touchées par le syndrome de l’imposteur, et avec des formes plus marquées. Le score médian selon l’échelle de Clance était de 70 pour les femmes versus 50 pour les hommes. ». Les racines du problème sont probablement sociétales, avec un conditionnement des femmes depuis leur plus jeune âge dans une position de « bonne élève », petite abeille travailleuse, qui produit et ne réclame pas. Si les femmes doivent lutter contre l’auto-censure et oser postuler aux postes à responsabilités, les quotas (ou « objectifs chiffrés » pour ceux qui ont déjà le poil qui s’hérisse!) pourront peut-être les aider à affirmer leurs compétences. Ce sera l’objet de mon prochain post, ou « comment j’ai changé d’avis sur les quotas… »

Dr Geraldine Pignot

2 Commentaires

  1. Très intéressant. Merci
    Les femmes rhumato qui m entourent ne réclamaient pas la c2 lorsqu elle existait.même ancienne interne bien sûr.
    Cela illustre votre propos

    • Effectivement, un bel exemple d’autocensure.
      La sensibilisation permet déjà d’avancer et de lutter contre cette tendance très féminine.
      Merci pour votre commentaire

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